bien touchante forme que voici : « Rabbi Josué étant malade eut un évanouissement. Quand il revint à lui son père lui demanda : Qu’as-tu vu ? Le fils répondit : J’ai vu le monde renversé ; les premiers étaient les derniers et les derniers les premiers. » Rabbi Josué lui dit : « Mon fils, tu as vu le vrai monde[1]. »
Jésus continue « Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde[2]. » Rabbi Gamaliel dit de son côté : « Celui qui exerce la miséricorde envers les hommes gagne la miséricorde du ciel[3] », et les deux contemporains avaient puisé leurs belles sentences à la même source biblique ; de Dieu, le Pentateuque dit : « Il est clément et miséricordieux[4] », et il ajoute : « Tu marcheras dans ses voies[5] », d’où le Talmud a pu tirer cette recommandation : « Dieu est miséricordieux, soyez-le également[6]. »
« Heureux ceux qui sont persécutés, car le royaume des cieux est à eux[7]. » Que se trouve-t-il là de plus que dans cette parole de Rabbi Abouha ? « Que l’homme ne se plaigne pas d’être parmi les persécutés[8] », parole si bien complétée par cette autre : « Se laisser outrager et ne pas outrager, accepter les insultes et ne pas répondre, faire tout par amour et se réjouir des souffrances endurées injustement, cela s’appelle être le serviteur du Dieu d’amour[9]. » Et le Midrasch ajoute au nom de Rabbi José : « Il est écrit : Dieu recherche le persécuté[10]. Dieu le recherche dans les trois cas suivants : Un juste persécute un juste, Dieu est avec le persécuté ; un méchant persécute un juste, Dieu est avec le
- ↑ Talmud, trait Pesachim, p. 50.
- ↑ Math., chap. V. v. 7.
- ↑ Talmud, traité Schabbat, p. 151.
- ↑ Exode, chap. XXXIV, v. 6.
- ↑ Deut., chap. XXVIII, v. 9.
- ↑ Talmud, traité Schabbat, p. 133, et Talmud, traité Sotah, p 44.
- ↑ Math., chap. V, v. 10.
- ↑ Talmud, traité Baba Kama, p. 93.
- ↑ Talmud, traité Guittin, p. 36, et Iamah, p. 23.
- ↑ Ecclésiaste, chap. III. v. 15.