Page:Sincère - Le Sorcier de Septêmes (paru dans Le Roman, journal des feuilletons Marseillais), 1873.djvu/28

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— Oh ! oh ! c’est ce qui reste à voir, répliqua Àndronic en jetant un regard furtif sur son camarade qui continuait à demeurer silencieux.

— Oh ! c’est tout vu, Monsieur. Notre fille aura sans contredit une dot assez ronde, mais qui diable viendrait la dénicher dans ce chien de pays ?

— Sans doute, interrompit Catherine avec une sorte d’impatience, mais songe, mon ami, que tu parles à ces Messieurs et que tes affaires particulières ne sont guère de nature à les intéresser.

— Oh ! Madame… commença Marcel en signe de protestation.

Mais Ambroise ne lui laissa pas le temps d’achever.

— Oui ! oui ! — dit-il, sans s’apercevoir que s’il avait un vif plaisir à faire l’éloge de sa fille, Marcel en avait encore un plus grand à l’entendre, — Catherine a raison. Je suis un mal-appris et vous voudrez bien me le pardonner, je l’espère… Revenons donc à vous, Monsieur Teinturier. Vous nous avez dit que vous étiez médecin, et, à la rapidité avec laquelle vous avez fait disparaître la migraine de ma femme, il est évident que vous êtes déjà fort expert dans la partie. Mais maintenant que, de par la Faculté, vous voilà en droit de guérir ou de tuer votre homme sans que personne ait rien à y voir, serez-vous assez bon pour nous apprendre si vous comptez vous établir bientôt et en quel lieu, dans ce cas, vous avez projeté d’aller exercer votre profession ?

— Lui ? — s’écria Andronic en faisant signe à Marcel de lui laisser le soin de répondre, — lui ? oh ! Monsieur Ambroise, je veux que l’on me branche ni plus ni moins qu’un larron de grand chemin si jamais il s’est préoccupé de cela.

— Vraiment ?