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Page:Sismondi - Nouveaux Principes d’économie politique.djvu/101

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aussi bornait-il presque toujours sa demande à l'étroit nécessaire, sans lequel le travail qu’il offrait n'aurait pas pu se continuer, tandis que le chef d'atelier profitait seul de tout l'accroissement des pouvoirs productifs qu'avait opéré la division du travail.

La dépendance des ouvriers, et l'état de misère de ceux qui créent la richesse nationale, n'ont cessé de s'accroître avec les progrès de la population : le nombre de ceux qui n’ont d’autre revenu que leurs bras, et qui demandent du travail, étant toujours plus grand, ils ont dû être toujours plus empressés d'accepter le travail quelconque qu'on leur offrait, de se soumettre aux conditions qu'on leur imposait, et de réduire leur salaire au plus étroit nécessaire. Ce partage inégal crée une partie du bénéfice de l'entrepreneur des travaux ; il est cause que plusieurs travaux sont souvent entrepris, qui ne donnent réellement pas un bénéfice suffisant à la société, puisqu'ils réduisent à la dernière misère ceux qui les exécutent, tandis qu'ils n'assurent à celui qui les dirige qu'un revenu ordinaire.

Toutes les fois cependant que l'homme riche obtint un profit en faisant travailler, il se trouvait, à tous égards, dans la condition du laboureur qui sème la terre. Le salaire qu'il payait à