Aller au contenu

Page:Sismondi - Nouveaux Principes d’économie politique.djvu/141

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

les pauvres : ce travail fut évalué en argent ; les pauvres à leur tour, avec cet argent, achetèrent les objets dont ils avaient besoin pour leur subsistance : ce fut leur dépense ; et la seconde partie de l'échange de la production annuelle fut accomplie.

Non seulement le capital fut alors estimé en argent, mais il parut n'être en effet que de l'argent ; le langage contribua à confondre les deux idées, et il faut toujours un effort d'abstraction pour bien se souvenir que le capital n'est pas l'argent, ou qu'il ne l'est du moins que pendant un moment donné ; mais qu'il est réellement cette partie de la richesse consommable qui est donnée aux ouvriers en échange de leur travail annuel.

Le revenu des riches fut également estimé en argent, et il faut aussi un effort d'attention pour bien se souvenir que l'argent n'en est que momentanément la mesure, tandis que ce revenu consiste réellement dans la partie de la richesse consommable, que les riches échangent contre une autre partie égale en valeur, de la même richesse, destinée à pourvoir à leurs besoins.

Enfin, le salaire des pauvres fut toujours compté en argent, et il faut une égale attention pour voir qu'il est identique avec le capital du riche ; c'est-à-dire, qu'il est cette par-