Aller au contenu

Page:Sismondi - Nouveaux Principes d’économie politique.djvu/153

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

contribution ; ils multiplièrent les officiers civils et militaires fort au-delà de ce qu'aurait exigé le bien public ; ils gouvernèrent trop, ils défendirent trop ceux qu'ils forcèrent à recevoir ces services et à les payer, même lorsqu'ils étaient à charge ; et les chefs des nations, établis pour garder la richesse, furent souvent les principaux auteurs de sa dilapidation.

Quand on n'aurait considéré l'administration que sous le rapport économique, encore aurait-on dû arriver aux principes du gouvernement représentatif. Dans tous les marchés entre les propriétaires et ceux à qui ils demandent quelque ouvrage, le taux du salaire est débattu entre les deux parties ; mais, dans l’ouvrage que fait la population gardienne, l'ouvrier fixe son salaire lui-même, et force celui qu'il sert à le lui payer. Cette population ne sert pas les individus, mais la société : c'est donc à la société à nommer ses représentants pour traiter avec elle. C'est le droit et le devoir des députés nationaux dans les gouvernements libres ; et, malgré leur entremise, il est peu de nation qui ne soit encore trop chèrement gardée, parce qu'il s'en faut de beaucoup que ses députés défendent les intérêts de ceux qu'ils représentent comme ils défendraient les leurs propres.