Page:Sismondi - Nouveaux Principes d’économie politique.djvu/24

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Le commerce, qui comparait les besoins et les richesses des peuples divers, et qui rendait les dernières profitables à tous par des échanges, eut aussi la sienne ; elle était fondée sur des connaissances variées, et elle supposait tout ensemble l’étude des choses, celle des nombres, celle des hommes et celle des lois.

Mais tandis que chaque partie de la richesse publique avait une théorie, cette richesse elle-même n’en avait aucune. Les anciens avaient considéré la richesse publique comme un fait dont ils ne s’étaient jamais souciés de rechercher la nature ou les causes. Ils l’avaient entièrement abandonnée aux efforts individuels de ceux qui s'occupaient à la créer ; et, lorsque le législateur était appelé de quelque manière à les limiter, il croyait encore n’avoir affaire qu’à des intérêts individuels, et il ne fixait jamais son attention sur l’intérêt pécuniaire de la généralité. Les sciences, qui avaient pour objet chacune des branches de la richesse nationale, ne se rapportaient point à un tronc commun ; elles n’étaient point autant de corollaires d’une science générale ; elles étaient traitées isolément, et comme si elles avaient eu en elles-mêmes leurs propres principes. Ainsi, dans l'établissement des impôts, le financier ne considéra que la résistance plus ou moins