avait voulu attacher aux noms historiques.
Ce fait, qu'on peut regarder comme constant dans l'histoire du monde, s'explique par le principe que nous avons déjà indiqué, et que nous développerons dans notre dernier livre : c'est que la population se règle toujours sur le revenu. En attendant, nous pouvons établir ici que les familles nobles et riches, loin de tendre à se multiplier indéfiniment, sont au contraire toujours disposées à s'éteindre (on s'en convaincra en comparant, dans tout pays, siècle après siècle, les registres de la noblesse), que ces familles s'éteignent tout aussi vite lorsqu'il y a beaucoup d'enfans, que lorsqu'il n'y en a qu'un seul, parce que, plus il y a d'enfants, moins leurs parents ont d'empressement à les marier ; que, dans l'intérêt de ces familles et dans celui de l'aristocratie, il est à désirer qu'elles ne soient jamais composées que d'un petit nombre d'individus ; et qu'elles n'excéderont jamais ce petit nombre si les pères ont toujours devant les yeux l'idée que leur patrimoine sera également partagé entre tous leurs enfants ; que la fortune des familles se conserve par les moyens par lesquels elle s'est acquise, et que, lorsqu'on veut la rendre inaliénable, on la détruit ; que les grands noms, enfin, appelleront à eux les grands héritages, et qu'il