Aller au contenu

Page:Sismondi - Nouveaux Principes d’économie politique.djvu/292

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

production sur sa consommation dépend-elle des conditions auxquelles il l'échange ; et le produit net de tout travail industriel, malgré l'aide qu'il reçoit aussi de la nature, ou de la science qui tire parti des forces naturelles, ne se dégage point d'une manière si claire et si certaine que le produit net de l'agriculture.

Mais, quand le laboureur a fourni à ses propres besoins, le surplus du blé qu'il a produit n’a de valeur qu'autant qu'il l'échange. Dès lors, il s'agit pour lui d'estimer sa valeur relative, ou la proportion entre la demande du marché et la production. L'équilibre s'établit en raison inverse des forces des demandeurs et des producteurs, et le laboureur vend les quinze sacs qui lui restent, non point au prix des journées de travail qu'il lui a fallu pour les faire naître, mais au prix des journées de travail dont on lui offre les produits pour les acheter. Dans quelques occasions, le laboureur use en sa faveur de la puissance du monopole, parce que la quantité de terre en culture est limitée, et que la demande de la population dépasse ses produits. Alors il élève ses prétentions, et il vend son blé au prix auquel le producteur le plus éloigné de son marché consent à le donner sur ce même marché, quoique ce dernier ait dépensé autant que lui pour le produire, et ait