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Page:Sismondi - Nouveaux Principes d’économie politique.djvu/296

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duit net que le monopole assure à la propriété, augmente de valeur. Les jardins cultivés dans l'enceinte de Paris rapportent un loyer très considérable ; ce loyer représente le travail de la nature, qui est fort actif ; car cette terre, enrichie par des améliorations séculaires, rend beaucoup plus de subsistance qu'on ne doit en consommer pour la travailler. Mais qu'on bâtisse une rue marchande au travers de ces jardins, le sol cessera absolument de produire ; et il se vendra plus cher encore que lorsqu'il se couvrait de riches récoltes. Le propriétaire se fait payer l'avantage du lieu, et de plus tous les fruits qu'il a renoncé à produire. Ce fermage d'un terrain qu'on empêche de fructifier se retrouve dans toutes les villes prospérantes. À Pittsburgh, à Lexington, dans des villes même de l'Amérique occidentale, qui ont été fondées il n’y a pas dix ans, mais dont la prospérité s'accroît rapidement, le sol pour bâtir dans les meilleurs quartiers est plus cher que dans les plus belles rues de Londres [1].

Eu résultat, loin de conclure avec M. Ricardo, que le fermage retombe toujours sur le consommateur et jamais sur Le fermier [2], nous re-

  1. Fearon Sketches of America, p. 203.
  2. Ricardo , ch. VI, trad. p. 167.