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Page:Sismondi - Nouveaux Principes d’économie politique.djvu/3

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théoriciens me paraissaient universellement d’accord. Je n’avais pas fait autre chose dans divers écrits, que j’avais publiés moi-même à différentes occasions, ou sur l’ensemble de la science, ou sur plusieurs de ses branches. Je me flattais quelquefois d’avoir exposé plus clairement le système d’Adam Smith, mais sans rien ajouter à ses idées, et il ne me semblait pas que les écrivains mes contemporains fussent plus hardis que moi ou fussent plus heureux dans leur hardiesse.

L’ouvrage que j’entrepris pour l’Encyclopédie devait être clair et court. Un écrivain ne peut se flatter d’arriver à ces deux qualités qu’en suivant la marche propre de ses idées, au lieu de se soumettre à celle d’aucun autre. Je remontai aux principes, j’en tirai les conséquences à ma manière, et je recommençai la théorie, comme si rien n’était encore établi. Je ne recourus à aucun livre, sur un sujet qui était depuis si long-temps l’objet de mes méditations ; je marchais seul, distinguant à peine ce que je trouvais dans ma mémoire, de ce qui était le