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Page:Sismondi - Nouveaux Principes d’économie politique.djvu/360

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et administré au nom de la loi pour venir au secours des pauvres dans leurs maladies, dans les saisons rigoureuses, pendant l'interruption de leurs travaux, dans leur enfance ou dans leur vieillesse ; ce fonds, qui existe en effet en Angleterre, dans la taxe des pauvres, sera bientôt regardé comme le supplément de leurs gages ; et si, d'après une suite des combinaisons sociales, les pauvres se trouvent déjà dans la dépendance des riches ; s'il y a déjà plus d'offre que de demande de travail, les pauvres, assurés de recevoir des secours dans leur vieillesse ou leur maladie, d'en obtenir pour leurs enfants, se contenteront d'un salaire moindre, et se résigneront à ce qu'une partie de ce qui leur revient en justice, soit administrée par d'autres que par eux, pour leur servir comme fonds de réserve. Au reste, il faut convenir que, dans cette situation, s'il n'y avait point de taxe des pauvres, ils se soumettraient néanmoins à travailler pour un salaire insuffisant ; seulement cet état de privations ne pourrait pas durer, parce que leur classe dépérirait rapidement.

Dans l'état où la taxe des pauvres a réduit l'Angleterre, on peut considérer le revenu des pauvres comme se composant de deux parties : d'une part, le salaire insuffisant qu'ils reçoivent pour leur travail ; d'autre part, le fonds levé