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Page:Sismondi - Nouveaux Principes d’économie politique.djvu/391

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tion de la richesse, toutes les fois qu’elle s'exerce à ajouter au fonds général, et non à se le disputer; toutes les fois que l’homme lutte avec la nature, et non avec un autre homme. Ainsi, l'application des sciences aux arts ne s'est pas bornée à l'invention des machines, qui elle-même était hautement utile, lorsque plus d'ouvrage était demandé que la population ne pouvait en offrir. Les sciences ont encore servi à la découverte de matières premières, d'ingrédients de teinture, de procédés conservateurs plus sûrs et plus économiques : elles ont fait faire à meilleur marché de meilleur ouvrage. Elles ont soigné la santé des ouvriers, aussi-bien que les produits de leur industrie; et elles n'ont pas seulement augmenté la richesse numérique, mais aussi le bien-être qui en résulte pour l'humanité.

De même, lorsque les nations n'ont fait que suivre les indications de la nature, et profiter de leurs avantages de climat de sol, d'exposition, de possession de matières premières, elles ne se sont point mises dans une position forcée; elles n'ont point recherché une opulence apparente, qui se change pour la masse du peuple en misère réelle, C'est encore pour elles un avantage naturel, que la supériorité des facultés des hommes même dont elles se com-