pôt sur ses sujets. Le fisc ou le consommateur perdent tout ce que l'étranger gagne.
Lorsque le traité de commerce portait une concession d'exemptions réciproques, chaque État aurait dû trouver qu'il achetait trop cher le monopole accordé à ses producteurs, par le monopole accordé aux étrangers contre ses consommateurs, d'autant plus qu'il n'existait aucune sorte de rapports entre l'un et l'autre commerce. On peut trouver une apparence de raison à ce que les consommateurs de draps soient taxés pour l'avantage des fabricants de draps ; mais il n'y en a aucune à ce que les consommateurs de vin en Angleterre éprouvent une perte, en compensation de l'avantage des vendeurs d’étoffe en Portugal.
Il serait inutile de poursuivre les erreurs du système des anciens traités de commerce ; on ne pourrait plus espérer aujourd'hui en Europe d'en établir un à des conditions inégales, et il est probable que les premiers qu'on sera appelé à négocier seront fondés sur des bases plus libérales ; qu'ils auront pour but d'écarter les entraves du système prohibitif, que l'industrie ne pourra pas supporter longtemps encore ; et que, commençant par supprimer les barrières entre deux nations voisines, ils accoutumeront les hommes à se regarder comme frères,