Aller au contenu

Page:Sismondi - Nouveaux Principes d’économie politique.djvu/401

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

couragé chez elles l'exportation de tous les produits bruts, l'importation de tous les produits ouvrés, et elles ont présenté à ceux qui croient à l'existence d'une balance commerciale, et qui la calculent, un résultat aussi désavantageux pour elles, qu'avantageux à la métropole.

En rapportant au système que nous avons exposé nous-mêmes le régime des colonies, on voit que c'était un moyen forcé de faire participer une vieille nation aux progrès d'une nouvelle. L'industrie ne trouvait plus de développements en France, les capitaux plus d'emploi, le travail plus de demande ; ou du moins le progrès de l'économie, du travail et de la consommation était ralenti : Saint-Domingue absorba tout ce surplus ; un travail immense était nécessaire pour créer un pays neuf, en faveur d'hommes qui ne travaillaient point eux-mêmes : la violence leur donna des esclaves pour leurs terres ; et le commerce français construisit leurs villes, les meubla, les garnit de boutiques, et en nourrit les habitants. Il y avait à gagner, sans doute, pour la nation qui s'emparait ainsi du développement de sa colonie, et qui le tournait tout à son profit ; mais l'injustice était si grande que le gain ne pouvait pas durer longtemps. D'autre part, les re-