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Page:Sismondi - Nouveaux Principes d’économie politique.djvu/404

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d’une marchandise que l'on juge assez nécessaire à la défense, ou à la subsistance d’un peuple, pour vouloir s'en assurer à tout prix la production, comme des armes, des agrès de navire, des médicaments, des denrées propres au pays, quoique leur culture y soit encore inconnue. L'accumulation de la richesse n'est pas le but principal de l'existence d'une nation, et elle doit être sacrifiée à tout ce qui garantit sa sûreté ou sa santé[1].

Il ne faut pas confondre avec les primes, les restitutions d'impôts, qui portent souvent le même nom, mais que les Anglais désignent par celui de drawback. Au moment de l'exportation d'une marchandise produite dans le pays, il est juste de restituer tous les impôts qui avaient été perçus sur sa fabrication, comme tous ceux qui avaient été perçus sur l'importation d'une marchandise venue du dehors et qu'on réexporte. On ne réussit point à lever un impôt sur la consommation d'étrangers.

  1. À mon grand étonnement, M. Ricardo justifie les primes, que je croyais abandonnées par tous les économistes (chap XXII). Mais, en général, son système tend à conclure que tout est égal, et que rien ne fait de mal à rien ; ce qui simplifie fort la science : il n'y a plus qu'un pas de cette doctrine à nier l'existence du mal.