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Page:Sismondi - Nouveaux Principes d’économie politique.djvu/412

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des terres et la population s'arrêtaient là ; tandis que le journalier, qui ne vivait que d'un salaire, croyait léguer à ses enfants un revenu égal au sien, lorsqu'il les élevait jusqu'à l'âge de travailler ; et que la population dans cette classe croissait sans aucune proportion avec la demande de travail. La même observation se répète parmi ceux qui vivent de la richesse commerciale.

Lorsque l'artisan a une propriété dans son travail, qu’il en résulte un revenu fixe, il le connaît, il y proportionne sa famille ; lorsque au contraire la valeur de ce travail doit être établie par la concurrence, cette valeur peut décroître à l'infini ; il ne connaît que le travail lui-même, sur lequel il compte et qu'il lègue à ses enfants, mais il est trompé dans son estimation ; la journée de ses deux fils ne vaudra pas deux fois la sienne, et, en croyant les laisser dans la même position que lui, il les placera dans une condition beaucoup pire.

L'intérêt de l'artisan exige que son gagne-pain ne lui soit pas disputé par celui qui, n'ayant que des bras et du zèle, offrira de faire son métier à meilleur marché que lui : tout comme l'intérêt du paysan propriétaire exige que son champ ne lui soit pas disputé par celui qui, n'ayant que des bras et du zèle,