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Page:Sismondi - Nouveaux Principes d’économie politique.djvu/416

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son revenu ; une prime semble offerte à la multiplication des pauvres ouvriers. Dans les mauvaises années, quand le travail manque, la paroisse et la maison des pauvres, en Angleterre ; ailleurs l'hôpital, maintiennent dans un état de souffrance, entre la vie et la mort, une famille qui n'aurait pas dû naître.

En effet, la multiplication de la population, causée par le mariage des pauvres ouvriers, est aujourd'hui la grande calamité de l’ordre social. En Angleterre, l'agriculture n'occupe que 700,199 familles, le commerce et les manufactures, 959,632, les autres états de la société, 413,316. Une si grande aliquote de la population nourrie par la richesse commerciale, sur un total de 2,143,147 familles ou 10,150,615 individus est vraiment effrayante. Heureusement, la France est bien loin d'avoir un si grand nombre d'ouvriers dont la subsistance tienne aux chances d'un marché éloigné, qui dans leur plus haute prospérité jouissent à peine de la vie, et qui la voient menacée par chaque progrès d'une industrie rivale de la leur, ou par chaque découverte des sciences : qui remplace leurs bras par une force aveugle. Cependant, les ouvriers dans les manufactures de draps du Dauphiné ne gagnent que huit sous par jour ; ils gagnent moins peut-être encore dans celles