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Page:Sismondi - Nouveaux Principes d’économie politique.djvu/42

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tique. Dès qu’on voulut cependant réduire en système cette spoliation méthodique des consommateurs, dès qu’on en occupa des assemblées délibérantes, dès que Colbert consulta les corporations, dès que le public enfin commença à s’emparer de ces matières, il fallut chercher une base plus honorable à ces transactions, il fallut s’occuper, non pas seulement de l’avantage du financier et du marchand, mais de celui de la nation ; car les calculs de l’égoïsme ne peuvent se présenter au grand jour ; et le premier bienfait de la publicité, c’est de forcer au silence les sentimens vicieux.

Le système mercantile reçut alors une forme plausible ; et il faut sans doute qu’elle soit telle, puisque, jusqu’à ce jour, elle a séduit le plus grand nombre des gens d’affaires, dans la finance et dans le commerce. La richesse, disent ces premiers économistes, c’est l’argent. Les deux mots étaient reçus presque comme synonymes dans l’usage universel, et personne ne songea à révoquer en doute l’identité de l’argent avec la richesse. L’argent, ajoutèrent-ils, dispose du travail de l’homme et de tous ses fruits ; c’est lui qui les fait naître, lorsqu’il offre de les payer ; c’est par lui que l’industrie se soutient dans un état, c’est à lui que chaque individu doit sa subsistance, et la continuation de sa