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Page:Sismondi - Nouveaux Principes d’économie politique.djvu/420

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les prohibitions accordées successivement aux divers degrés d'industrie sont en contradiction directe les unes avec les autres.

Au reste, il ne pouvait en être autrement, puisque le principe lui-même sur lequel ces prohibitions successives à la sortie sont fondées, est faux. Ce n'est pas sur les producteurs que le commerce doit faire des profits, ce n'est que sur les consommateurs. Tout bénéfice qui n'est obtenu que par une épargne sur le prix de production, n'est qu'un déplacement de revenu, et non un profit réel. Si le tisserand vend plus cher sa toile, le commerce gagne ; mais si, la vendant au même prix, il fait un plus grand bénéfice, parce qu'il paye moins cher le fil, ce n’est plus le commerce ou le pays qui gagne, c’est lui seul, et son gain est compensé par la perte du fileur. Cette règle est également vraie à quelque degré de la production qu'on s'arrête.

Les matières premières des arts, sont originairement sorties de la terre ; elles forment donc partie de la richesse du propriétaire, ou de celle du cultivateur. Si l'on ne trouvait point d'avantage à les exporter, personne ne songerait non plus à en prohiber l'exportation. Cette prohibition indique suffisamment que les producteurs étaient plus