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Page:Sismondi - Nouveaux Principes d’économie politique.djvu/422

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qu'il leur fait est beaucoup plus grand que le bien qu'il en espère pour lui-même, car il ne gagne que le rabais qu'il obtient sur le prix qu'il leur paye ; mais il ne gagne rien sur ce qu'il les empêche de produire.

Les prohibitions à l'entrée n'ont pas un effet si immédiatement ruineux que les prohibitions à la sortie : elles ont été inventées pour donner à une nation une manufacture qu'elle n'avait pas encore, et on ne saurait nier qu'elles équivalent, pour une industrie commençante, à la plus forte prime d'encouragement. Cette manufacture produit peut-être à peine la centième partie de ce que la nation consomme de marchandises analogues ; mais les cent acheteurs devront rivaliser l’un avec l’autre pour obtenir la préférence du seul vendeur, et les quatre-vingt-dix-neuf qu'il aura refusés seront obligés de se pourvoir de marchandises entrées en contrebande. Dans ce cas, la perte sera pour la nation comme cent, et le bénéfice comme un ; quelque avantage que l’on puisse trouver à donner à une nation une manufacture nouvelle, il en est peu, sans doute, qui méritent de si grands sacrifices, et l'on pourrait trouver toujours des moyens moins dispendieux de la mettre en activité.

Il faut d'ailleurs faire entrer en ligne de compte