Page:Sismondi - Nouveaux Principes d’économie politique.djvu/72

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pourra consacrer son travail à se procurer le logement et le vêtement, et à les rendre plus commodes. Il se bâtira une chaumière ; il la garnira de meubles que son travail solitaire suffira à fabriquer. Il changera les peaux de ses moutons, ou leurs toisons, en chaussures ou en étoffes ; et plus sa maison sera rendue commode, plus son magasin sera rempli de provisions pour sa nourriture et son vêtement à venir, plus il pourra se dire riche.

L’histoire de cet homme est celle de la race humaine. Il est plus important qu’on ne pense d’étudier toutes les opérations par lesquelles il peut passer de la misère à l’opulence : l’esprit peut les suivre dans un individu ; il les perd bientôt de vue dans la société. Cependant la richesse de tous n’est que la somme des richesses de chacun ; elle commence pour tous comme elle a commencé pour chacun, par le travail ; elle s’accumule pour tous comme pour chacun, par la supériorité des produits du travail journalier sur les besoins journaliers ; elle est destinée, par tous comme par chacun, à procurer les jouissances qui doivent la consommer et la détruire : si elle cessait de procurer ces jouissances, s’il ne se trouvait plus personne qui pût l’appliquer à ses besoins, elle aurait perdu son prix, elle ne serait plus richesse. Tout ce qui