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Page:Sismondi - Nouveaux Principes d’économie politique.djvu/813

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fices qu’il fait pour la soutenir dans sa décadence, ne servent qu’à prolonger la souffrance ou des chefs ou des ouvriers, et il ne sauve la manufacture déclinante qu’aux dépens de ceux mêmes qu’elle doit faire vivre.

Une seule nation, il est vrai, se trouve aujourd’hui dans cette condition forcée ; une seule nation voit contraster sans cesse sa richesse apparente avec l’effroyable misère du dixième de sa population, réduit à vivre de la charité publique. Mais cette nation, si digne sous quelques rapports d’être imitée, si éblouissante même dans ses fautes, a séduit par son exemple tous les hommes d’état du continent. Et, si ces réflexions ne peuvent plus lui être utiles à elle-même, du moins estimerai-je avoir servi l'humanité et mes compatriotes, en montrant les dangers de la carrière qu’elle parcourt, et en établissant par son expérience même, que faire reposer toute l’économie politique sur le principe d’une concurrence sans bornes, c’est autoriser les efforts de chacun contre la société, et sacrifier l'intérêt de l'humanité à l’action simultanée de toutes les cupidités individuelles.

FIN DU SEPTIÈME ET DERNIER LIVRE.