revenu de la société, aucune distinction n'est plus importante. Plus d'un système ruineux a été fondé sur leur confusion. Tantôt l'on a excité à la prodigalité comme moyen d'encourager l'industrie ; tantôt l'on a frappé d'impôts les capitaux au lieu des revenus, et l'on a rejeté comme des visionnaires ceux qui invoquaient, pour la conservation du capital national, l'apologue de la poule aux œufs d'or.
Trois sources permanentes de richesse existent dans la société ; on peut y puiser et se servir sans crainte des eaux qui s'en écoulent : c'est à la source seulement qu'il ne faut pas toucher, de peur de la tarir.
La terre est la première ; elle a par elle-même une puissance productive qu'il ne s'agit que de diriger vers les usages de l'homme ; elle donne alors à celui qui s'en est emparé un produit annuel, indépendant de la compensation du travail de celui qui l'a fait naître : ce produit est un revenu ; on peut le consommer sans reproduction, pourvu qu'on ne détourne point la terre qui l'a donné de sa destination à miner aux usages de l'homme.
La seconde source de richesses est le travail : lorsqu'il est fait avec intelligence, il produit, en faveur de celui qui le fait exécuter, plus qu'il ne lui coûte. Ce qu'il lui coûte est ce qu'on