Page:Smith - Le commerce du coton dans l'Inde, trad Émion, 1863.djvu/14

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Bombay, de fréquentes occasions de puiser à leur source de saines informations, je prends la liberté d’en soumettre le résultat à vos lecteurs.

Eu égard à l’immense commerce qui se fait entre la Grande-Bretagne et ses vastes dépendances en Orient, il est curieux d’observer l’ignorance dans laquelle on est encore des productions et du commerce intérieur de ces pays. La quantité des approvisionnements de coton que l’on peut attendre de l’Inde est peut-être le point sur lequel on a égaré, de la façon la plus remarquable, l’opinion anglaise, en répandant de faux rapports. Au commencement de la guerre d’Amérique, on prétendait généralement qu’une année ou deux de prix fort élevés (famine prices) accompliraient des miracles dans le commerce de l’Inde, et que, si l’industrie du sud des États-Unis était un jour anéantie, la crise de notre commerce de coton serait surmontée au bout de trois ans, car l’Inde s’emparerait alors de la place si longtemps occupée par l’Amérique. On a cru vaguement que l’on cultivait une grande quantité de coton dans ce pays. Des écrivains peu pratiques ont, au hasard, porté cette production à 4 et même à 6 millions de balles, et, faute de meilleurs renseignements, on a admis leur estimation comme correcte. On a pensée vu le petit nombre de balles exportées, que la plus grande quantité de ce coton était cultivée loin dans l’intérieur, et employée par les fabricants indigènes. On a prétendu que l’absence de chemins et la grande difficulté des transports rendaient impossible l’envoi de ce coton dans les ports d’embarquement, ou que, dans le cas où ce transport avait lieu, les frais en étaient si considérables, que le cultivateur n’y trouvait, pour ainsi dire, point de bénéfice. On a supposé que la culture, et plus encore l’exportation du coton, était uniquement une question de prix ; que, si l’on offrait un prix assez élevé, le double ou le triple, par exemple, du taux ordinaire, les immenses magasins de l’intérieur s’ouvriraient, les obstacles des transports seraient levés, et d’énormes quantités de coton seraient exportées. On supposait en même temps qu’avec une légère augmentation de culture pratiquée sur toute la