Page:Smith - Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations, Blanqui, 1843, I.djvu/259

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

quelques localités la concurrence à un plus petit nombre de personnes que celui qui s’y serait porté sans cela, donne lieu à une inégalité très-considérable dans la somme totale des avantages et désavantages des divers emplois du travail et des capitaux.

Secondement, la police des pays de l’Europe, en augmentant la concurrence dans quelques emplois au-delà de ce qu’elle serait naturellement, occasionne une inégalité d’une espèce contraire dans la somme totale des avantages et désavantages des différents emplois du travail et des capitaux.

On a regardé comme une chose de si grande importance qu’il y eût un nombre convenable de jeunes gens élevés dans certaines professions, qu’il a été institué dans cette vue, tantôt par l’État, tantôt par la piété de quelques fondateurs particuliers, une quantité de pensions, de bourses, de places dans les collèges et séminaires, etc., qui attirent dans ces professions beaucoup plus de gens qu’il n’y en aurait sans cela. Je crois que, dans tous les pays chrétiens, l’éducation de la plupart des ecclésiastiques est défrayée de cette manière. Il y en a très-peu parmi eux qui aient été élevés entièrement à leurs propres frais ; ceux qui sont dans ce cas ne trouveront donc pas toujours une récompense proportionnée à une éducation qui exige tant de temps, d’études et de dépense, les emplois ecclésiastiques étant obsédés par une foule de gens qui, pour se procurer de l’occupation, sont disposés à accepter une rétribution fort au-dessous de celle à laquelle ils auraient pu prétendre sans cela, avec une pareille éducation ; et ainsi la concurrence du pauvre emporte la récompense du riche. Sans doute, il ne serait pas convenable de comparer un curé ou un chapelain à un artisan à la journée. On peut bien pourtant, sans blesser les convenances, considérer les honoraires d’un curé ou d’un chapelain comme étant de la même nature que les salaires de cet artisan. Tous les trois sont payés de leur travail en vertu de la convention qu’ils ont-faite avec leurs supérieurs respectifs. Or, jusques après le milieu du quatorzième siècle, les honoraires ordinaires d’un curé ou d’un prêtre gagé dans une paroisse, en Angleterre, ont été de 5 marcs d’argent (contenant environ autant d’argent que 10 livres de notre monnaie actuelle), ainsi que nous le trouvons réglé par les décrets de plusieurs conciles nationaux. À la même époque, il est déclaré que la paye d’un maître maçon est de 4 deniers par jour, contenant la même quantité d’argent qu’un schelling de notre monnaie actuelle, et celle d’un compagnon maçon, de