Page:Smith - Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations, Blanqui, 1843, I.djvu/32

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de sa contenance, surtout en présence des étrangers. On cite une foule d’anecdotes plaisantes à propos des distractions auxquelles il était sujet ; mais personne n’a jamais eu à se plaindre de son caractère, et il est demeuré constamment fidèle à ses amis, malgré les vicissitudes de la vie littéraire au dix-huitième siècle. Quelques-uns de ses biographes ont assuré qu’il avait entretenu avec Turgot une correspondance dont il n’est resté aucune trace. Ce qui est certain, c’est que pendant plusieurs années il ne cessa de suivre avec sollicitude la marche de l’école économiste française, et qu’il sembla recevoir de Paris une partie des inspirations dont il se nourrissait à Kirkcaldy, pendant la rédaction de son grand ouvrage. Nous pouvons donc revendiquer pour notre pays l’honneur d’avoir fourni quelques matériaux au monument élevé par Smith. Smith est de la famille des encyclopédistes et des physiocrates. Sa philosophie est de l’école dont son ami Hume représentait les principes en Angleterre ; mais son économie politique lui appartient plus exclusivement. Elle est aujourd’hui traduite dans toutes les langues et enseignée dans toutes les chaires. Elle est devenue le guide le plus indispensable des historiens et des hommes d’État, et c’est là qu’il faut étudier la physionomie de ce penseur original et profond, dont il ne nous reste pas même un portrait[1].

Blanqui.


  1. Il n’existe de lui qu’un médaillon de profil, par Tassie, et une silhouette en pied, dessinée par Kay, en 1790, l’année de sa mort.