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Page:Smith - Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations, Blanqui, 1843, II.djvu/14

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La différence de la marche progressive de l’opulence dans des âges et chez des peuples différents a donné naissance à deux systèmes différents d’économie politique, sur les moyens d’enrichir le peuple. On peut nommer l’un Système mercantile, et l’autre Système de l’Agriculture. Je vais tâcher de les exposer l’un et l’autre avec autant d’étendue et de clarté qu’il me sera possible. Je commencerai par le Système mercantile : c’est le système moderne et celui qui est le plus connu dans le pays et le siècle où j’écris.


CHAPITRE I.

du principe sur lequel se fonde le système mercantile.


La double fonction que remplit l’argent, et comme instrument de commerce et comme mesure des valeurs, a donné naturellement lieu à cette idée populaire, que l’argent fait la richesse, ou que la richesse consiste dans l’abondance de l’or et de l’argent. L’argent servant d’instrument de commerce, quand nous avons de l’argent, nous pouvons bien plutôt nous procurer toutes les choses dont nous avons besoin, que nous ne pourrions le faire par le moyen de toute autre marchandise. Nous trouvons à tout moment que la grande affaire, c’est d’avoir de l’argent ; quand une fois on en a, les autres achats ne souffrent pas la moindre difficulté. D’un autre côté, l’argent servant de mesure des valeurs, nous évaluons toutes les autres marchandises par la quantité d’argent contre laquelle elles peuvent s’échanger. Nous disons d’un homme riche, qu’il a beaucoup d’argent, et d’un homme pauvre, qu’il n’a pas d’argent. On dit d’un homme éco-