Page:Smith - Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations, Blanqui, 1843, II.djvu/206

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même époque, leur effet réuni tendit plutôt à encourager qu’à décourager le défrichement des terres en Amérique.

Quoique le fer en saumons et en barres ait été mis en nombre des marchandises énumérées, cependant, comme il est exempt, à son importation d’Amérique, des droits considérables auxquels il est assujetti à son importation de tout autre pays, une partie du règlement contribue plus à encourager des établissements de forges en Amérique, que l’autre partie ne contribue à les décourager. Or, il n’y a pas de manufacture qui occasionne une aussi grande consommation de bois qu’une forge, ou qui puisse contribuer davantage au défrichement d’un pays surchargé de forêts[1].

  1. Après la denrée dont l’ouvrier se nourrit, celle dont le bon marché contribue davantage à donner de l’activité au travail et à augmenter l’aisance générale du peuple, c’est le fer. Il y a peu de substances dont la consommation soit aussi étendue et dont les services soient à la fois plus utiles et plus variés. Le fer fournit des instruments à presque tous les arts et métiers, depuis le soc de la charrue jusqu’au ciseau du sculpteur et à la lime de l’horloger ; il sert à mettre en œuvre les autres matières, le bois, la pierre, les métaux et le fer lui-même ; il taille le diamant et les pierres précieuses ; il entre, comme partie essentielle, dans la construction des édifices et des vaisseaux, ainsi que dans la fabrication de presque tous les meubles solides et durables. Il sert à fournir une quantité d’ustensiles de ménage, et n’est pas moins nécessaire dans le foyer et dans la cuisine du pauvre que dans ceux du riche ; enfin, il contribue puissamment à la défense du pays en temps de guerre.

    Mais le fer, tel que la nature nous le donne, se trouve combiné avec certaines substances minérales qui, d’après les proportions dans lesquelles elles existent, le rendent ou plus doux, ou plus cassant, et, par cette raison, plus ou moins propre à des usages particuliers ; et comme ces qualités du fer varient en différentes contrées, il en résulte que certains pays possèdent en quantité surabondante la qualité du fer recherchée pour quelques genres de travaux, tandis que d’autres pays, ou ne la trouvent point dans leur sol dans une quantité égale à leurs besoins, ou du moins ne peuvent la produire chez eux qu’avec de très-grands frais.

    La France, avant la révolution de 1789, consommait, année commune, à ce que l’on croit, environ 180 millions de livres ou 1,800 mille quintaux de fer, acier et fonte moulée, dans laquelle somme on peut compter l’acier pour 8 millions de livres et la fonte moulée pour 16. Sur ces 180 millions de livres pesant de fer consommé ou travaillé en France, on pense que près des quatre cinquièmes étaient de fabrication française, et qu’un peu plus d’un cinquième (trois à quatre mille quintaux du poids de marc) était importé de la Suède, de l’Espagne et de l’Allemagne, mais principalement du premier de ces trois pays.

    Quelques personnes ont porté beaucoup plus haut le montant de la fabrication française, parce qu’elles ont établi leur calcul sur le nombre des hauts-fourneaux existant dans le royaume, et qu’elles les ont supposés tous roulant sans interruption, c’est-à-dire neuf à dix mois dans l’année, tandis qu’il en est plusieurs qui ne sont allumés que tous les deux ans et même tous les trois ans, et d’autres qui ne le sont que cinq et six mois par année.

    Une partie du fer travaillé en France, soit qu’il provint du sol, soit qu’il eût été acquis par l’importation, était exportée aux colonies françaises de l’Amérique.

    Le fer de Suède acquittait à l’entrée dans le royaume de France un droit de dix sous par quintal du poids de marc, et ce modique droit subsistait ainsi depuis plus de cent ans, sans exciter aucune plainte de la part de nos maîtres de forges, dont l’exploitation étant partout réglée sur les besoins habituels de la consommation, tant pour la quantité que pour la qualité des fers, ne recevait aucune atteinte de l’importation étrangère, également mesurée sur ces besoins. Mais ce qui excitait alors avec justice de vives réclamations de la part de ces fabricants, c’était la taxe perçue dans l’intérieur sur les produits de leur fabrication, sous le nom de droit de la marque des fers, taxe dont la perception était accompagnée de visites gênantes et même de mesures vexatoires.

    L’assemblée qui exerça la première le pouvoir législatif en France, depuis cette révolution, supprima le droit de la marque des fers ; et pour que le fisc reçût une indemnité de cette suppression, elle doubla le droit d’entrée sur les fers étrangers, et le porta, par une loi de 1794, à un franc par quintal, poids de marc.

    Mais les événements qui suivirent amenèrent bientôt après une grande secousse dans l’état de la fabrication et de la consommation des fers en France. La guerre qui éclata entre ce pays et les puissances du nord et de l’est de l’Europe, ainsi que l’interruption de tout commerce maritime, empêchèrent l’importation ordinaire des fers de la Suède et de l’Espagne. Quoique les mêmes causes arrêtassent aussi l’exportation du fer fabriqué en France que recevaient les colonies, cependant les besoins immenses d’une guerre dans laquelle on armait presque tout individu en âge de porter les armes, joints au défaut d’ordre et d’économie qui est inséparable d’un état de confusion et de turbulence, élevèrent la demande pour le fer à un tel point, qu’il s’établit de toutes parts des forges nouvelles, et jusque dans les cantons voisins des côtes de la mer, dans lesquels on n’aurait jamais songé à en établir dans d’autres circonstances, puisque le transport d’une telle marchandise étant très-dispendieux, des forges ainsi situées n’auraient pu soutenir la concurrence des produits étrangers qui étaient transportés par mer. La fabrication du fer fut, en France, fort au-dessus de ce qu’elle avait jamais été. On lit dans quelques écrivains très-judicieux, mais qui n’ont point indiqué la source où ils avaient puisé cette information*, que la fabrication du fer, en France, s’éleva à 225 millions de kilogrammes ; ce qui serait presque trois fois la fabrication antérieure à 1789, et ce qui semble trop peu vraisemblable pour qu’on ne soit pas tenté de soupçonner ce calcul d’une forte exagération.

    Quand, après les jours de tumulte et d’anarchie, le gouvernement eut pris, en France, une forme régulière et que les relations commerciales commencèrent à se renouer, la plupart de ces forges, qui ne devaient leur naissance qu’à des circonstances tout à fait extraordinaires, ne pouvaient plus lutter contre les fers étrangers. Ceux-ci étaient le produit naturel du développement de l’industrie dans des pays couverts de forêts sans utilité ; mais la fabrication française était, à certains égards, une véritable superfétation hors de toute proportion avec la valeur des autres produits du pays. Le gouvernement crut donc, en 1806, devoir accorder comme encouragement aux forges françaises, un doublement du droit d’entrée sur les fers étrangers, ce qui quadrupla le droit qui avait été perçu jusqu’à l’époque de 1790.

    Mais, en 1806, les fabricants français trouvaient dans l’anéantissement presque total du commerce maritime une garantie suffisante contre l’introduction des fers du Nord, ceux dont ils avaient le plus à redouter la concurrence. Aussi ces fabricants eurent-ils, dans le fait, le monopole absolu de la fabrication des fers pour tous les besoins de la consommation de leur pays ; et comme l’état permanent de guerre rendait continuelles les demandes du gouvernement pour ce genre de fourniture, que ce consommateur est le moins économe de tous et le moins difficile sur les conditions de ses achats, le prix du fer monta à une hauteur excessive, au grand détriment de tous les arts mécaniques et de tous les consommateurs privés.

    La cherté extrême du fer ne fut pas le seul dommage qui résulta de cet état forcé et contraire au cours naturel des choses. Une autre espèce de denrée de consommation générale et de première nécessité fut entraînée dans le renchérissement des fers et obligée de suivre le mouvement qu’ils avaient pris, parce qu’elle est en quelque sorte la matière première dont ce métal est fabriqué. Le bois entre pour plus des deux tiers dans les frais de la fabrication du fer, et forme, avec la subsistance des ouvriers et employés de la forge, la totalité des valeurs qui se consomment dans ce genre d’exploitation ; le minerai, la casline et autres substances minérales qui entrent dans le fourneau avec le charbon, n’ayant presque d’autre valeur que la dépense faite pour le transport. Ainsi, l’opération du maître de forges consiste principalement à acheter des bois qu’il convertit en charbon, puis en fonte et en fer, et c’est surtout le prix auquel il achète le bois qui détermine le prix auquel il peut livrer sa marchandise au commerce. La rareté du bois est la cause qui force à éteindre les fourneaux. Au commencement du dix-huitième siècle, on comptait en Angleterre trois cents hauts-fourneaux en activité ; ils se trouvaient réduits, vers le milieu du même siècle, au nombre de cinquante-neuf seulement, à cause du manque de bois ; mais l’industrie anglaise vint à bout de relever cette branche importante de manufacture, en substituant au bois un combustible minéral dans la fabrication de la fonte qui n’était pas destinée à être convertie en fer, et en adoptant plusieurs procédés ingénieux tendant à économiser la consommation du bois dans les diverses manipulations qui avaient pour objet de donner au fer en barres ces formes carrées ou cylindriques, plates ou laminées, qu’exigent les services différents auxquels il doit être employé.

    L’épuisement de bois a mis également les maîtres de forges de la Russie dans la nécessité d’abandonner leurs exploitations, mais sans que ce genre d’industrie en éprouvât aucune diminution, de nouvelles forges s’étant élevées à mesure dans d’autres parties de l’empire où le bois se trouvait surabondant.

    Le bois propre au service des forges, et qui est désigné dans le commerce sous le nom de charbonnette, forme, en France, environ un quart, quant à sa valeur, du produit total de nos bois, et fournit annuellement, à ce que l’on croit, deux millions huit cent mille cordes. La corde de ce bois est de quatre-vingts pieds cubes. D’après ce qu’on lit dans le Journal des Mines**, on brûle dans les fourneaux du département du Cher deux cent quarante pieds cubes de bois pour obtenir un quintal métrique de fer, et, d’après les observations faites par le baron de Dietrich***, on brûle, en Alsace, deux cent trente pieds cubes de bois pour fabriquer la même quantité de cent kilogrammes de fer. En prenant pour moyenne deux cent quarante pieds cubes de bois, il s’ensuivrait que, pour obtenir les quatre-vingt-huit millions de kilogrammes de fer auxquels on évalue la consommation de la France actuelle, année commune, il faudrait consommer deux millions six cent quarante mille cordes. Il ne resterait donc pour le charbon des villes, celui des autres manufactures et des cuisines, que cent soixante mille cordes. Mais Paris seul brûle, par an, quatre millions de pieds cubes de charbon, qui sont le produit de cent soixante mille cordes de bois de charbonnette. Comme l’emploi de la houille dans las procédés de la fonte est si peu répandu qu’il ne mérite pas d’entrer en compte, on doit inférer des calculs ci-dessus que le travail des forges, poussé au delà de sa mesure naturelle, a entraîné nécessairement une cherté permanente et un renchérissement dans le charbon du commerce, ainsi que dans les bois destinés au même chauffage, au même service de la boulangerie et à quelques autres usages semblables.

    D’après les recherches les plus étendues et les plus exactes, on s’est assuré qu’en 1814 la consommation du charbon dans les forges françaises était de cinq cents à cinq cent vingt-cinq parties pondérables pour cent parties de fer, et c’est sur cette proportion que les maîtres de forges ont établi le prix de leurs fers au taux de 37 à 30 fr. les cinquante kilogrammes.

    Mais si l’on compare cette consommation des forges françaises à celle qui a lieu dans les autres forges de l’Europe, on se convaincra aisément combien le travail du fer en France, à cette époque, était éloigné du point d’amélioration auquel il lui était facile de parvenir.

    Dans le travail ordinaire du fer, la consommation de charbon se divise en deux parties ou en deux degrés différents de main-d’œuvre, qui sont : 1° la conversion du minerai en fonte ; 2° l’affinage de la fonte ou sa conversion en fer.

    Dans la première de ces opérations, la consommation varie de soixante-six à cinq cent quarante-neuf parties pondérables pour cent parties ; et, sur plus de cent hauts-fourneaux de différents pays, la moyenne s’est trouvée être de cent soixante-deux parties****. La consommation de fonte et de charbon, pour obtenir du fer, est de cent dix à cent cinquante parties pondérables de fonte, et de cent dix à deux cent soixante parties de charbon pour obtenir cent parties de fer*****.

    En général, la consommation moyenne de charbon pour obtenir cent parties pondérables de fer par la méthode des hauts-fourneaux et de l’affinage de la fonte, varie entre deux cent quatre-vingt-cinq et quatre cent quarante parties****** ; en sorte que la plus forte consommation, dans ces différents pays, est encore de 13 à 20 pour 100 plus faible que celle qui a été observée dans nos forges. Il ne faudrait cependant pas se figurer que cette différence dans la proportion du charbon consommé procédât de la nature du minerai qu’on traite en France : on voit, dans l’ouvrage déjà cité, que cette différence doit être uniquement attribuée au mode de procéder dans les deux opérations, et qu’il suffirait d’adopter de meilleures méthodes pour obtenir une économie de deux cinquièmes dans la quantité du charbon brûlé.

    Dégagés de toute concurrence étrangère, les maîtres de forges de France n’avaient guère d’intérêt à économiser la consommation de charbon, et ils préféraient suivre les vieilles routines plutôt que de travailler à introduire les méthodes nouvelles. Comme ils étaient assurés de se faire rembourser de leurs avances, et qu’ils pouvaient élever le prix de leur marchandise en raison de leurs frais de fabrication, ils ne songèrent qu’à se procurer les bois qui leur étaient nécessaires. Aussi la corde de charbonnette qui, dans quelques cantons du royaume, ne se vendait guère, en 1790, que 50 à 40 sous, tripla de valeur dans ces mêmes endroits, et même elle se paya jusqu’à 8 et 9 fr. dans quelques districts de la Normandie où l’on s’était avisé d’élever des fourneaux pour la fabrication de la fonte moulée.

    Tel était l’état des choses au moment où la paix générale fut rétablie en Europe, et quand les relations commerciales purent reprendre, entre la France et les pays du Nord, sur le pied où elles étaient avant 1789. Alors les maîtres de forges virent avec effroi l’introduction des fers de la Suède et de la Russie, qui pouvaient entrer dans les ports de France au prix de 10 à 12 fr. les cinquante kilogrammes, c’est-à-dire à moins de moitié du prix qu’avaient chez nous les fers d’une qualité à peu près pareille. Ils se liguèrent donc entre eux et réclamèrent en corps contre cette invasion des fers étrangers, en invoquant la protection due par le gouvernement à l’industrie nationale, et, suivant le langage toujours usité en pareil cas, ils ne manquèrent pas de prédire les plus sinistres conséquences et de montrer la France comme sur le point de manquer de fer même pour sa défense et pour ses premiers besoins, ou du moins réduite à subir le joug de l’étranger pour se procurer un des articles les plus importants de notre consommation.

    Les clameurs de l’intérêt privé n’ont pas de peine à étouffer la voix toujours calme de la raison et de la justice. Quelques autres intérêts particuliers qui se trouvaient menacés par la prohibition des fers étrangers ne parvinrent pas à se faire entendre, parce que la masse de ces intéressés était peu nombreuse. Les maîtres de forges, au contraire, se fortifièrent encore de l’alliance des propriétaires de bois, qu’ils entraînèrent dans leur ligue en leur persuadant que l’introduction des fers étrangers, anéantissant toutes les forges en France, laisserait une grande partie de bois sans aucune espèce de valeur. Enfin une loi fut rendue en décembre 1814, dont la première disposition fut de prohiber l’entrée des fontes en gueuse dont le poids serait au-dessous de quatre cents kilogrammes, ce qui a pour but de réserver aux seuls maîtres de forges français la fourniture du lest des vaisseaux de la marine royale, au grand préjudice de l’administration, qui eût pu se procurer ce lest à très-bon marché, et qui se trouve forcée de le faire venir de loin et de supporter, outre l’élévation du prix d’achat, les frais d’un transport très-dispendieux.

    Par les autres dispositions de cette loi, les fers en barres ou fers de commerce sont chargés d’un droit d’entrée de 13 fr. par cent kilogrammes, ce qui est quinze fois le droit que payaient les fers de Suède avant 1791. Le droit fut porté à 25 fr. pour les petits fers, et à 40 fr. pour le fer de platinerie, connu sous le nom de tôle. Enfin l’acier fut grevé du droit énorme de 45 fr. par quintal métrique, ce qui peut être considéré comme une prohibition absolue de l’acier d’Allemagne, qui, jusqu’alors, avait été employé avec grand avantage pour la fabrication des ressorts de voiture et pour quelques autres usages. Heureusement, sur ce point, l’activité de notre industrie, si puissamment secondée par les recherches et les études de nos savants, est venue à bout de se passer du secours des aciers étrangers. Mais la cherté générale du fer de commerce, maintenue par la loi de 1814, est une calamité contre laquelle ne peuvent rien les efforts de l’industrie ni les découvertes de la science. Cette calamité affecte presque tous les arts et métiers, et pèse particulièrement sur l’agriculture. On croit que, dans le cours de l’année, chaque charrue qui travaille donne lieu à une consommation de cinquante livres pesant de fer que le laboureur pouvait aisément se procurer, avant 1790, pour une somme de 7 livres 10 sous au plus, et qui, maintenant, lui coûte au moins trois fois cette somme. Ainsi, s’il y a, comme on le suppose, neuf cent vingt mille charrues mouvantes en France, le renchérissement seul du fer grève l’agriculture d’un nouvel impôt de 14 millions. On assure que la construction d’un vaisseau de premier rang coûte aujourd’hui trois cinquièmes de plus qu’auparavant, par le seul effet de l’élévation survenue dans le prix du fer qui doit entrer dans cette construction.

    On ne saurait donc trop se hâter de révoquer une loi aussi désastreuse, pour revenir à cet ancien état de choses qu’une épreuve de plus d’un siècle a dû faire suffisamment apprécier. La concurrence des fers étrangers ramènera parmi nos maîtres de forges une émulation et une activité dont ils ont depuis longtemps perdu l’habitude, et les forcera à sortir de cette ornière dans laquelle leur industrie reste immobile. On se rassurera contre cette crainte chimérique de l’anéantissement des forges en France, quand on observera qu’il existe dans ce royaume plusieurs districts très-étendus, abondants en minerai, et dont les bois ne peuvent être employés à aucun autre service qu’à alimenter les fourneaux. Il faut songer aussi que le fer étranger ne peut pénétrer fort avant dans l’intérieur des terres, parce que cette marchandise n’ayant qu’une valeur très-faible relativement à son poids, renchérit au double de son premier prix lorsqu’elle est transportée par terre à une distance tant soit peu considérable ; qu’en conséquence, dès que notre industrie en ce genre d’exploitation se sera élevée au niveau de celle des autres pays de l’Europe, il est extrêmement probable que les consommateurs français trouveront presque toujours de l’avantage à se fournir de fer de fabrication nationale, et que l’importation des fers de l’étranger n’aura jamais intérêt & dépasser les limites dans lesquelles elle se tenait autrefois circonscrite, et qui ne comprenait pas plus d’un cinquième de notre consommation totale.
    Garnier.

    *. M. de Humboldt : Essai politique sur la Nouvelle-Espagne, tome IV, pag. 246 de l'édit. in-8o.

    **. Tome XXVI, page 321.

    ***. Description des gîtes de minerai, tomes III et IV.

    ****. Sidérotechnie, tome I, pages 208 à 210, et tome II, pages 38 et 51.

    *****. idem, tome III, page 75.

    ******. Idem, idem, pages 48.