Page:Smith - Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations, Roucher, 1792, I.djvu/108

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 90 )

sous la même défense ; & cependant le prix du premier est inférieur au prix du second. Mais alors, comme aujourd’hui, l’argent dans nos monnoies étoit, en proportion de l’or, estimé au-dessous de sa valeur ; & la monnoie d’or, qu’on supposoit aussi dans le même tems n’avoir pas besoin de réformation, régloit, comme de nos jours, la véritable valeur de toutes les monnoies. Et comme sous Guillaume III, en réformant la monnoie d’argent, on ne put accorder le prix du métal en lingot avec le prix du métal en monnoie, il n’est guère permis d’espérer qu’une semblable opération les accordât mieux de nos jours.

S’il étoit possible de ramener notre argent monnoie aussi près de son titre, que notre monnoie d’or s’est rapprochée du sien, une guinée, suivant la proportion actuelle, nous donneroit sans doute en monnoie plus d’argent qu’en lingot ; du moins notre argent monnoyé contenant tout le poids qu’il doit contenir, on pourroit le fondre avec profit, d’abord pour l’échanger en lingots contre la monnoie d’or, ensuite pour échanger celle-ci contre de la monnoie d’argent qu’on refondroit encore. Il n’est peut-être qu’un seul moyen pour l’Angleterre