jourd'hui, par l’effet nécessaire de ces altérations.
Au bout d’un long espace de tems, les mêmes quantités de ce blé dont l’ouvrier se nourrit, acheteront de lui les mêmes quantités de travail, d’une manière plus égale que ne pourroient l’acquérir les mêmes quantités d’or ou d’argent ou peut-être de toute autre marchandise. Le blé approche donc beaucoup plus de sa valeur réelle au bout d’un long espace de tems, c’est-à-dire, qu’il donne mieux à son possesseur la faculté d’acheter ou de commander à peu près la même quantité du travail d’autrui ; je dis que le blé lui donne à peu près cette faculté, car il ne la donne pas avec une exactitude rigoureuse. La subsistance de l’ouvrier ou le prix réel du travail, comme je tâcherai de le démontrer par la suite, varie avec les diverses circonstances. Elle est abondante dans une société qui s’éleve à l’opulence, moindre dans celle qui reste stationnaire, & beaucoup moindre encore dans celle qui décline & descend. Cependant toute autre denrée, en quelque tems particulier qu’on la vende, achetera une quantité plus ou moins grande de travail, proportion gardée avec la