Page:Société Saint-Jean-Baptiste - La corvée (deuxième concours littéraire), 1917.djvu/109

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Le plumage des oies



Du temps que je demeurais chez nous, les gens aimaient beaucoup à faire des courvées, les grands frères y allaient et revenaient toujours fort tard dans la nuit ; et le lendemain matin, au déjeuner, ils racontaient leurs prouesses, car c’était des prouesses que chacun accomplissait à ces courvées où se jouait la renommée des plus forts ou des plus galants. Et nous, les petits, nous souffrions de ne pas être grands. Ah ! viendrait-il ce jour où nous aurions vingt ans ? Et il devait venir… et je ne devais prendre qu’une part bien petite à ces courvées si miroitantes pour ma jeune imagination. Et pourtant il y en a des souvenirs de courvées dans ma vie. Je n’aurais qu’à retourner errer sur les chaumes, dans les champs de chez nous, et je vous