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Le couvre-pieds



Elles étaient sept, sans compter les « créatures » de la maison, sept autour du grand « métier », dans la « chambre du fond » débarrassée de tous ses meubles, chez la Veuve Cossette, un après-midi d’automne, il y a bien longtemps.

C’est que, elle mariait son fils François, la veuve, elle le mariait à la petite Mariette Grégoire. Or, elle n’était pas riche, la petite Grégoire, sa mère « prenait des lavages » chez elle, et c’était juste pour vivre, disait-on. Alors, on lui piquait, pour son présent de Noces, un grand couvre-pieds, un beau, à fond blanc, avec de jolies petites corbeilles, en “pointes” de coton rouge.

Les voisines faisaient une « courvée ». Elles étaient là, les cheveux bien lissés, sous leurs « seines » de soie, en « mantelets » d’indienne fleurie, leurs grands tabliers blancs aux belles « engrelures », enveloppant leurs larges jupes de tissu sombre.

La « verge » au doigt, la tête basse, elles travaillaient ferme. Les aiguilles marchaient, cou-