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La corvée de l’érable


En marge d'une leçon d’histoire du canada.




Notre vieux professeur avait dit en frottant ses lunettes au coin de son mouchoir : « Si vous écoutez bien la leçon, je vous raconterai quelque chose ! » Regardant l’horloge, nous rectifiâmes la position, bien décidés à obtenir l’histoire fallut-il pour cela écouter la leçon ! Entre nos sourcils légèrement froncés, une petite ride se creusa — la ride de l’attention, si drôle et si fugace sur un front jeune ! — et durant une heure nous entendîmes parler de monsieur le marquis de Montcalm, de l’infâme Bigot, de la sombre journée des Plaines et des éclairs de gloire de Carillon et de Sainte-Foye. Il atteignit vraiment la haute éloquence ce jour-là, notre cher maître, quand il nous brossa le tableau du dernier soir français à l’Ile Sainte-Hélène, du chevalier de Lévis adossé à un orme séculaire,