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La corvée du cimetière



Ce dimanche-là, le père Michel Desbiens, majestueusement assis dans le banc de fabrique, s’estimait le plus heureux des mortels et le plus fameux des treize marguilliers anciens et nouveaux de la paroisse de Saint-Jacques. Enfin il avait gagné son point. Monsieur le curé venait justement d’annoncer à son prône, pour le trois novembre, une corvée générale afin de refaire la toilette du cimetière. Et cette idée, c’était bien celle du père Michel. Il l’avait inscrite en tête de son programme de fabricien ; il l’avait inlassablement exposée dans les conseils de fabrique ; il lui abandonnait même parfois son esprit au point d’avoir sur la conscience quelques distractions volontaires durant l’office divin. Enfin ses efforts aboutis-