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LA CORVÉE

une, destinées à la construction de l’église Saint-Laurent. Il y a des corvées apparemment miraculeuses, par exemple, celle qu’on fit sur le pont des Chapelets, lors de la construction de l’église du Cap-de-la-Madeleine. Les corvées sont généralement gaies, mais on peut en imaginer qui se terminent d’une façon tragique, comme l’épluchette dont il est question dans le Baiser Fatal, des « Contes vrais », de M. Pamphile Lemay.

Puis il y a le décor où se déroulent les péripéties diverses de la corvée et qui, bien décrit, situe les scènes que l’on veut raconter, leur donne, pour une large part, leur couleur locale et en augmente considérablement l’intérêt. L’épluchette se fait généralement dans l’allonge de la maison ou la batterie de la grange, éclairée par une lampe ou des fanaux fumeux ; et la scène à décrire est d’un pittoresque intense. Les autres corvées dont nous avons fait mention se passent en plein air ; ce sont des coins de notre merveilleuse nature canadienne qui leur servent de cadre et qu’il faut faire voir.

Tout cela explique pourquoi la Corvée est un sujet si populaire chez nos auteurs canadiens. Poètes et prosateurs — depuis M. l’abbé Casgrain jusqu’à M. Anglebert Gallèze — tous ceux qui ont écrit sur les choses de chez nous en ont parlé, au moins