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introduction

siques et mathématiques qui entraient alors dans le programme.

En 1763, un des précurseurs de la Révolution française, l’auteur très connu de l’Essai sur l’éducation nationale, La Chalotais, gémissait sur la fâcheuse situation et les nombreuses lacunes de l’éducation d’alors : « Sur mille étudiants, disait-il, qui ont fait ce qu’on appelle leurs cours d’humanités ou de philosophie, à peine en trouverait-on dix en état d’exposer clairement et avec intelligence les premiers éléments de la religion, qui sussent écrire une lettre, discerner une bonne d’une mauvaise raison. On n’acquiert dans nos collèges aucune connaissance de notre langue. On n’y enseigne qu’une philosophie abstraite qui ne renferme pas les principes de la morale. »

La nouvelle organisation comprit l’enseignement :

1o Des lettres et des arts ;

2o Des sciences physiques et mathématiques.

Chaque École centrale eut, comme annexes, une bibliothèque publique, un jardin botanique, une galerie d’histoire naturelle, un cabinet de physique et de chimie. Elle ne recevait pas d’élèves pensionnaires.

Les considérations morales qui avaient amené nos législateurs à la suppression de l’internat étaient des plus louables. « N’avez-vous pas observé, disait Grégoire, que des enfants sont un lien habituel d’amitié entre un mari et une épouse ; que l’existence de ces enfants, en multipliant les rapports entre les auteurs de leurs jours, prévient ou étouffe souvent les divisions ; que la crainte du scandale et la nécessité de maintenir le respect filial empêchent souvent les parents de se livrer à des excès ? Vainement me direz-vous que la proximité de la maison nationale leur permettra de les voir fréquemment ; ces déplacements sont aussi contraires à l’intérêt de leurs travaux qu’à celui de leur cœur. »

Par suite de cette suppression de l’internat, l’enseignement religieux fut écarté des programmes, l’État laissant aux pères de famille le soin d’élever leurs enfants « dans les principes qui leur semblaient être la vérité ».