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mémoires

Le lendemain une longue chevauchée partit pour Chapteuil : en tête cheminaient Bernard de Montaigu et Pons de Chapteuil, puis venaient Adalbert de Polignac ; Guy, seigneur de Glavenas ; Hugues, seigneur de Saussac ; Guillaume de Bonas et son fils Bonassos de Lapte ; Maurice de Saint-Bonnet, prévôt de la Cathédrale ; Pons, seigneur de Beauzac ; B. de Rochebaron ; les cinq chanoines : Guy d’Auvergne, Bertrand Aspais, Durand de Ceyssac, Pons de Glavenas, Guillaume de Borne ; puis Jean Guers, Robert et Pierre de Mauprat et d’autres personnages. Le cortège arriva devant la première porte du château : là se tenaient Drogon d’Aubusson, Pons Auzile, Pons André et un grand nombre d’habitants de Chapteuil ou des mandements voisins, entre autres Pons Champclause, qui devint plus tard bailli de Montvert. Bernard de Montaigu prit alors la parole : « Messeigneurs, dit-il, Pons de Chapteuil et ses amis nous ont tant supplié de rendre à ce jeune homme son château et ses biens que nous n’avons pu résister à leurs instances, mais nous ne faisons cette remise qu’à cette condition : si Pons vient à mourir sans héritier mâle, le château avec tout ce qui en dépend reviendra à l’église du Puy. » Pons répondit : « Messeigneurs, oyez ceci : le révérend évêque vient de me restituer mon château et mes domaines, mais à cette condition expresse que si je meurs sans héritier mâle, le tout retournera à l’église du Puy ; si je ne laisse qu’une fille, elle sera mariée par cette église. » L’évêque tendit alors les clefs du manoir au jeune homme en réitérant la teneur de la convention et Pons reprit : « Seigneur, je vous rétrocède ces clefs en signe de la propriété irrévocable de votre église au cas où je viendrais à mourir sans héritier mâle. » Puis l’évêque et Pons s’embrassèrent. Toute l’assistance se rendit ensuite dans le cloître de l’église de Saint-Julien et là se répétèrent les mêmes cérémonies et les mêmes formules. Pons proclama de nouveau en présence des seigneurs, hommes d’armes et autres assistants, que la remise de ses terres ne lui était faite qu’aux clauses stipulées. Pour sceller définitivement l’accord, l’évêque enjoignit à Drogon, à Dalmace Albert,