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l’école centrale de la haute-loire

Le citoyen Schisler parle le premier du dessin, objet d’un cours suivi par plus de cent cinquante élèves. Il expose les principes et les premiers procédés de cet art dont les applications sont si variées et si utiles. De nombreux applaudissements l’accompagnent au bureau, où il reçoit du vice-président de l’Administration centrale l’accolade fraternelle et un cahier de modèles de dessins au crayon de la plus grande beauté, par Putifat.

Les citoyens Vacheron et Bresson se succèdent, pour représenter les cours des langues anciennes. Dans un dialogue vif et animé, rendu avec beaucoup de précision et d’agrément, ils présentent les grands principes de morale développés dans le catéchisme de Muret traduit par François de Neufchâteau. Ils reçoivent, à titre d’encouragement, l’un les Géorgiques de Virgile, traduction de Delille ; l’autre les Aventures de Télémaque.

Les citoyens Rousson et Nirandes représentent le cours de mathématiques, les principes du calcul arithmétique et l’histoire de sa découverte. Ils reçoivent les Éléments de mathématiques de La Caille.

Le citoyen Pagès est entendu sur le cours d’histoire. Il compare les anciennes constitutions d’Athènes et de Sparte à celle que la France s’est donnée en l’an III et de ce parallèle, il fait ressortir la supériorité de notre pacte social sur tous ceux qui l’ont précédé. Une logique serrée, un organe agréable, un débit assuré obtiennent à ce jeune élève des applaudissements nombreux, au milieu desquels il reçoit les éléments de l’Histoire de France par Milliot. 3 vol. in-12.

Le citoyen Giraud parle sur les principes développés dans le cours de grammaire générale. Il présente l’histoire naturelle de la parole, montrant le langage, non-seulement comme enfant du besoin et de la nécessité qu’avaient les hommes de se communiquer leurs idées, mais comme le résultat nécessaire de la faculté de penser, comme le lien commun de l’ordre social et le principe de toutes les connaissances rattachant à un même tronc tous les idiomes. Le Dictionnaire de Richelet lui est donné en prix.

Le citoyen Silvain Mouton[1] ayant mérité par son assiduité un encouragement, le professeur lui offre la Logique de Condillac.

Le citoyen Gineys est appelé à la tribune pour représenter le cours de belles-lettres. Il trace les caractères, les principes de l’éloquence républicaine : il en célèbre les triomphes dans l’aréopage et aux rostres. Il fait voir ses succès toujours liés à ceux de la liberté. Son discours portant tous les ca-

  1. Cousin germain du général Mouton-Duvernet, né au Puy, en 1769, fusillé à Lyon, en 1816.