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Page:Société agricole et scientifique de la Haute-Loire - Mémoires et procès-verbaux, 1879-1880, Tome 2.djvu/196

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notice sur le couvent du refuge ou st-maurice au puy


ACTE DE FONDATION DU COUVENT DU REFUGE

Comme ainsi soit que illustrissime et révérendissime messire Armand de Béthune, seigneur du Puy, conte de Velay, suffragant immédiat de l’église romaine, procédant à sa visite épiscopalle au couvant Nostre-Dame du Reffuge, eut reconu l’extrême indigence et le mauvais estat dudit monastère, qui ne se pouvoit soustenir plus longtemps, et bien voulu, pour en empecher la ruine entière, s’en déclarer fondateur, ainsi qu’il résulte du procès verbal de visite et contract de fondation laissés au pouvoir de laditte communauté ; pour quel effet, ledit seigneur luy auroit, en laditte année 1678, donné une somme de dix mille huict cents livres pour acheter quelques maisons et terreins voisins, pour en agrandir le monastère et tascher de le rendre capable, autant que sa situation le pouvoit permettre, de pratiquer les exercices de l’institut, de laquelle somme partie fut employée dans les susdits achats et l’autre en matériaux et bastisse, ainsi qu’il conste par la quitance de la communauté reçeue Duchamp et Arnaud, notaires ; mais, comme ledit couvant, quelque diligence qu’on eust faicte à le réparer, menaçoit ruine de plusieurs endrois, par l’ancieneté de ses bastimens, qu’il estoit obscur, humide et fort resseré, et d’ailleurs exposé à la veue d’une infinité de fenestres du voisinage qui causoient beaucoup de dérèglement et de dissipation, tant aux religieuses qu’aux filles qui y estoient renfermées, ledit seigneur evesque projeta de le transférer en un lieu plus commode et où il y eust un espace suffisant pour y faire du jardinage, et, pour cet effet, acheta plusieurs maisons, terreins, places, vacans, de ses deniers, et bastit tout à neuf sept grands corps de logis dans le susdit espace, limité et confronté depuis le portal de Gouteiron et tout le long des murailles de la ville jusques au monastère des religieuses de Saint Joseph, et en descendant en droite ligne du jeu de paume appartenant au sieur Lombard jusques et le long de la ruelle de la Boucherie-Haute ; le premier corps de logis composé du clocher, cœur, église, sacristie et tombeaux des religieuses où estoit anciennement le grand jeu de paume qui avoit apartenu aux hoirs de Cormier, et depuis au nommé Lombard qui fut acheté des propres deniers dudit seigneur de Béthune, ainsi qu’il résulte des contracts laissés au pouvoir desdites religieuses et mis à grands

Tome II, 1881.
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