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UN MOT D’ARCHÉOLOGIE
SUR LE ROCHER D’ESPALY


Qui de nous ne connaît le rocher d’Espaly et, dans son enfance, n’en a gravi le faîte pour contempler le splendide panorama qui se déroule aux regards du spectateur ? Plus tard, l’esprit, devenu plus mûr, interroge les ruines éparses aux flancs de ce gigantesque monolithe et recherche les souvenirs archéologiques et historiques qui peuvent s’y rattacher. En feuilletant les vieilles chroniques vellaves, en étudiant sous toutes ses faces ce rocher séculaire, on arrive à reconstituer son passé aux époques les plus éloignées.

Une construction féodale, commencée au XIIIe siècle par Guillaume de la Roue, évêque du Puy, et terminée par un de ses successeurs Jean de Bourbon, couronnait jadis de formidables murailles les pentes et la partie supérieure du roc d’Espaly. Résidence de nos évêques, Charles VI et Charles VII y reçurent l’hospitalité ; les États généraux de la province de Languedoc et les États particuliers du Velay y tinrent leurs assises et Antoine de Sénecterre vint y chercher un refuge, au temps de la Ligue. Antoine de Latour, baron de Saint-Vidal, fit, en 1590, sauter les voûtes du château et quatre charges de poudre à canon y furent employées, d’après l’historien Arnaud[1].

Là s’arrêtent les renseignements historiques. Il n’existe plus aujourd’hui de l’ancien manoir épiscopal que des pans de murs,

  1. Histoire du Velay, t. I, page 501.