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aujourd’hui, se rencontrent parfois dans les églises, les musées et les collections particulières.

Des lettres patentes de Charles V, données au mois de mai 1367, imposent un règlement aux orfèvres du Puy désignés sous le nom de aurifabri, artifices et operarii auri et argenti civitatis Aniciensis. La joaillerie du Puy remontait toutefois à une époque bien antérieure, car un inventaire de la succession d’Eudes, comte de Nevers, décédé en Palestine en 1266, publié par M. Chazaud, archiviste de l’Allier, signale des anneaux fabriqués dans notre ville.

D’après Leroux-Dufié (Traité de la science des pierres précieuses), un paysan du village d’Espaly faisait au XVIIIe siècle le métier de rechercher les saphirs du Riou Pezouillou[1]. Faujas de Saint-Fond les a signalés dans ses Recherches sur les volcans éteints du Vivarais et du Velay, et l’on sait que notre regretté compatriote, M. Bertrand de Lom, en avait recueilli un grand nombre. Enfin, M. Paul Le Blanc a publié sur ces pierres fines une intéressante notice dans l’Annuaire de la Haute-Loire de 1876.

L’inventaire du riche mobilier de Charles V, commencé en 1379 et terminé un peu avant la mort de ce souverain, survenue le 16 septembre 1380, indique dix pièces ouvragées serties de saphirs du Puy. En voici la nomenclature :


No 644. 
Ung annel où est assiz une louppe du Puy, plate, à huit carres beslongues, assiz en ung annel d’or à fillet.
— 647. 
Item, ung saphir du Puy, bien fossoyé, à six carres, assiz en ung annel à fillet.
— 648. 
Item, ung autre saphir du Puy, ront dessus, a une verge esmaillée et escripte de blanc et de noir.
— 649. 
Item, ung mauvais saphir du Puy, assis à fillet, en une verge d’or ronde.
— 660. 
Ung annel d’or, à un petit saphir carré du Puy.
  1. Inventaire du mobilier de Charles V, page 95, en note.