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Page:Société agricole et scientifique de la Haute-Loire - Mémoires et procès-verbaux, 1879-1880, Tome 2.djvu/308

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les rochebaron

les travers et les vices de son temps. Cet ouvrage, qui comprend 838 vers a été publié par Méon sous le titre de : La Bible au seignor de Berzé dans son édition des Fabliaux de Barbazan. Le t. XVI de l’Histoire littéraire de la France accorde des éloges à cette production. Les descendants d’Hugues de Berzé ne continuèrent point ce pacifique commerce avec la Muse : ils se rendirent insupportables à leur voisins et vassaux. En 1264, Étienne de Berzé, écuyer, jeta les assises d’une forteresse sur le Mont Avot ; mais, sur les plaintes de l’abbé de Cluny, un ordre du roi fit raser les constructions nouvelles. Hugues de Berzé, chevalier, fut condamné à l’amende en 1282 pour avoir refusé l’accès de sa demeure aux sergents royaux, qui avaient charge d’exécuter contre lui un mandement de justice. En 1345, Geoffroy de Berzé, le dernier seigneur de sa race, eut l’audace de souffleter, au château de Vérizet, Pierre de Montverdun, archidiacre de Mâcon, et fut condamné par le parlement à brûler chaque année et à perpétuité, lui et ses successeurs, un cierge du poids de 50 livres en l’église de Saint-Vincent pour réparation de l’outrage fait à Dieu dans la personne de son ministre. Après la mort de Geoffroy de Berzé, sa succession fut disputée par son beau-frère, Jean de Frolois, chevalier, seigneur de Molinot, conseiller du roi, et son neveu, Guy de Saint-Trivier, chevalier, seigneur de Beauregard. La lutte fut vive et acharnée. Le parlement adjugea l’héritage à Jean de Frolois, mais le seigneur de Beauregard résista à cette sentence, les armes à la main, et prit d’assaut le manoir en litige. Jean de Frolois fut obligé de recourir plusieurs fois à la justice. Un mandement royal du 8 juillet 1348 ordonna au bailli de Mâcon de contraindre, par la saisie des biens, Armandon, Guillaume et Geoffroy, fils du sire de Saint-Trivier, à payer à Jean de Frolois tous les dépens de l’instance.

On ne sait comment la terre de Berzé échappa aux Frolois et fit retour à la maison de Bourgogne. Pendant la guerre des Anglais, le château fut pris en 1421 par les troupes du Dauphin. En novembre 1430, le roi de France y tenait encore garnison.

Tome II, 1881.
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