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variétés historiques et biographiques

s’en faut que ses rivages soient charmants dans cette partie où

Amore e studio
Beata un tempo ; or’infelice, e vile.

On ne voit que des rochers, souvent nus, et non moins escarpés. Il est plus poissonneux qu’aucune des petites rivières des environs.

Le saumon remonte jusques près d’ici, dans la Loire, où on l’arrête par des digues[1] et des filets. Ce fleuve n’est navigable qu’à cinq lieues au-dessous de Saint-Rambert où l’on embarque le charbon et les vins du canton et où se fabriquent les bateaux qui descendent à Briare, Orléans, Paris, etc., plus grands et plus légers que ceux employés à la navigation du Rhône ; aussi en remonte-t-il rarement, si ce n’est peut-être pour voiturer les sucres à Orléans et répandre le poisson salé dans toutes les parties de la France, entre Nantes et Roanne.

Le pays est un peu aride ; les récoltes sont tardives, le principal revenu est en bétail, moutons, cochons et bœufs ; quelques élèves de chevaux qui deviennent vigoureux pour la selle.

Les moutons se vendent en mai, avant ou après la tonte, aux gens de la montagne qui engraissent jusqu’en septembre, que les bouchers les vont acheter chez eux, ou qu’on les tonde : on carde la laine, on la file, on y fabrique des étoffes pour s’habiller.

Un mouton rend 50 fr.[2], prix commun aux gens du pays

    vallée de Boën, il va se perdre dans la Loire, au-dessus de Feurs. Voyez Aug. Bernard, Magasin Pittoresque, mai 1854.

  1. Pour la description et le plan de ces digues, connues sous le nom d’Avaloirs, voir Alléon Dulac, Mémoires pour servir à l’histoire naturelle des provinces de Lyonnais, Forez et Beaujolais. Lyon, 1765, in-12, 1er vol., pag. 181 et suiv.
  2. En 1778, la valeur d’un mouton flottait entre dix à douze livres ; mais Roland ne veut point sans doute parler du prix de l’animal, mais bien de son rendement. Le chiffre qu’il donne nous semble exagéré. Nous n’oserions pourtant nous inscrire complètement en faux contre l’auteur du Mémoire sur l’éducation des troupeaux et la culture des laines. 1779-83 ; in-4o. — On sait que ce mémoire est de Roland.