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variétés historiques et biographiques

le sont les autres pièces au milieu desquelles ils se trouvent, c’est qu’au moment de leur publication Melchior n’était plus un simple abbé : il était devenu un prince de l’Église. Et, ainsi qu’on le voit dans la préface de ce livre, il devait être du nombre de ceux qui avaient opposé beaucoup de difficultés à la publicité donnée à ces Divertissements qui, à vrai dire, n’étaient que « des espèces d’impromptus propres seulement pour les occasions qui les avaient fait naître ».

Voici ces vers :


Couplets qui furent faits à Saint-Ouën, chez Mme de Polignac qui donnait une collation à Mme la duchesse du Maine et à plusieurs autres dames qui étaient venues avec elle.


impromptu.

On dit que sans le clair de lune,
Que sans lumière importune,
Mille feux suivraient ce repas ;
Ma foy, lune, quoi que tu fasses,
Du moins tu n’empêcheras pas
Que nous n’illuminions nos faces.


Est-ce illumine ? Est-ce enlumine ?
La difficulté me chagrine ;
Car je veux suivre la raison.
Que dis-je ? Ce jus délectable,
Qu’ici l’on verse à foison.
Jette la raison sous la table.


Que messieurs de l’Académie
Lamentent comme Jérémie
Sur un mot dit mal à propos ;
Bien parler ne fait point ma gloire,
Je ne veux savoir que ces mots :
« Laquais, que l’on me verse à boire[1]. »

  1. Ces vers ne sont pas signés ; mais cette allusion légèrement ironique à l’Académie française, à mes yeux, vaut une signature. Quel autre que le cardinal