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variétés historiques et biographiques

trainee de pouldre en plusieurs lieux et endroits de ladite ville ou ils auroiēt mis le feu et tout à coup fait enflamber, cuidans par là se sauuer plus facilement. Toutefois ceste ruse ne leur servit grandement, d’autant qu’vne partie des nostres s’attendans au faict et prise de la ville, les autres se mirent à la suite des fuyarts : et les surprindrent et mirent en pieces comme on fit parreillement à ceux qui se trouuerent dedans. Et d’autant que ladite ville se trouuoit desia enflambee par la ruze et subtilité de ceux de dedans comme on presume ou par le mistere des assiegeans, on laissa continuer le feu, tellement que la ville et le chasteau ont du tout este mis en cēdre comme par fatalité et punition de Dieu. Car aussi à la vérité c’estoit vne vraye spelunque de vollerie et brigandage, et qui tenoit en crainte vn grād climat de pais, et pour oster toute occasion à l’aduenir de s’y percher d’auantaige après le feu, il a esté encores aduisé de razer les murailles et mettre tout par terre. A quoy ledit sieur de Chaste, enseigne de la compagnie dudit sieur de Sainct Vidal, suivant la charge que luy en a esté baillee, faict trauailler par les habitans du plat pays qui ne s’espargnent pas de leur costé, voyant le benefice qu’ils reçoiuent d’vne telle victoire. De laquelle (plusvenant de la main de Dieu) plustost que de la force des hommes, on n’a cessé de tous costez de luy rendre graces et chanter Te Deum laudamus, qui sera pour la fin et conclusion du present Discours.