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NOTICE
sur la
CHAPELLE DE SAINT-MAURICE D’ORZILHAC



À deux lieues environ de la ville du Puy, entre Brives et Coubon, se dresse, isolée au milieu de la plaine, une montagne dont la forme étrange excite l’étonnement du promeneur. Au milieu des bois taillis qui recouvrent ses flancs, apparaissent des roches bizarrement contournées et un long et étroit plateau la couronne. Du sommet, la vue embrasse un admirable paysage. Au midi, la vallée de Coubon et le château de Bouzols ; à l’ouest, les collines du Bouchet et la ligne sombre des bois de Séneujols ; au nord, les maisons blanches de Brives, éparpillées sur les bords de la Loire ; à l’est, enfin, dominant le Mégal et la chaîne des Cévennes, la crête noire et nue du mont Mezenc.

À l’extrémité ouest du plateau, sur une petite éminence, l’on aperçoit quelques pans de mur couverts d’un lichen rougeâtre qui leur donne une teinte de rouille. Après un examen attentif, l’on parvient à reconnaître les traces d’une ancienne habitation. Là, en effet, dit la tradition, fut le prieuré de Saint-Maurice-de-Manhaure.

Nous avons eu la fantaisie de recueillir quelques renseignements sur ce petit ermitage perdu au sommet d’une montagne et dont le nom n’a jamais été prononcé dans les annales de notre pays. Grâce à l’aide bienveillante de M. le bibliothécaire de la ville et de M. l’archiviste du département, nous sommes parvenu à rassembler quelques documents. Mais notre curiosité a