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Page:Société agricole et scientifique de la Haute-Loire - Mémoires et procès-verbaux, 1881-1882, Tome 3.djvu/213

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mémoires

battirent et maltraitèrent les muletiers disant hautement qu’ils vouloient les tuer et assommer pour assouvir leur rage ce qu’ils auroient faist infailliblement si lesd. muletiers ne se fussent promptement sauvés, ayant esté obligés de prendre la fuite et d’ammener lesd. mulets : sur quoi quelques soldats qui estoient dans la ville estant arrivés et ayant mesme veu presque tout ce désordre, vinrent dans la maison où le plaignant se tenoit caché et le délivrèrent du danger évident où ils estait d’estre assassiné, le plaignant ayant appris du depuis que les deux plus mutins de ceste troupe séditieuse avoient esté pris et conduist dans les prisons de ceste cour, lesquels on asseure avoir esté les plus séditieux et les plus coupables et mesme comme les autheurs et les môteurs de la sédition, le plaignant ne cachant pas neangtmoins leurs noms, ayant cependant ouy dire que l’un d’iceux se nomme dans lad. ville de Pradelles le chauderonnier, lequel manqua le plaignant d’un coup de barre lorsqu’il se refugioit dans lad. maison ou il se cacha ainsi qu’on le luy a dict ensuite. »

L’autorité devait punir rigoureusement les principaux auteurs de ce soulèvement.

La lettre suivante écrite par M. Dumolard, le subdélégué de l’intendance, résidant à Vernoux, au bailli de Pradelles, nous met au courant de toutes les mesures prises à cet effet :

« Vous serès surpris, mon cher baillif, d’apprendre que M. le duc de Roquelaure et M. de Basville avoient esté informés du soulèvement de Pradelles deux jours advant recevoir aucune de mes lettres. Ils ont envoyé deux courriers à M. de Courten, lequel arrivera vendredy dans votre ville avec un bataillon suisse composé de 600 hommes et trois compagnies de mignons. J’empecheray la pure perte ; faites préparer les billets pour loger en payant. Les troupes portent du pain pour le jour de leur arrivée et le lendemain. Personne ne doit s’écarter. Je vous déclare qu’on ne fera aucun prisonnier et qu’on se contente des deux qui ont esté faits auxquels il y a ordre de faire le procès et qui seront exécutés dans Pradelles.