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des séances

Le concours d’animaux gras organisé par les soins de la Société et du Comice agricole a eu lieu au Puy le 5 avril dernier. Destiné à paraître dans le journal la Haute-Loire, le rapport sur ce concours constate que la belle race du Mezenc y occupait le premier rang, que le nombre d’animaux exposés dépassait celui des années précédentes et que le jury, pour fixer ses préférences, n’a eu que l’embarras du choix. Les membres du jury ont surtout regretté que l’exiguité des ressources mises à leur disposition les ait contraints de restreindre le nombre et le chiffre des primes à décerner. Au moment de la distribution des récompenses aux lauréats et après une courte allocution de M. Lemardelay, vice-président du conseil de préfecture de la Haute-Loire, M. le Dr Langlois a pris la parole en ces termes :


Messieurs,

C’est la première fois que j’ai l’honneur de représenter la Société agricole et scientifique de la Haute-Loire dans vos concours ; je ne veux pas me séparer de vous sans vous adresser mes félicitations, des encouragements sérieux, mais aussi quelques conseils un peu sévères peut-être, mais que je vous prie à l’avance de me pardonner parce qu’ils sont entièrement dans votre intérêt.

Nous venons d’avoir certainement un des plus beaux concours d’animaux gras qui se soient encore présentés dans notre département ; la plume intelligente de notre secrétaire en rendra un compte détaillé bien plus exact que je ne pourrais le faire ; je me borne à vous remercier de votre empressement, à vous encourager à persister dans cette voie, et cela non pas seulement au nom de la Société agricole, mais au nom de la patrie tout entière.

On a dit : l’agriculture est une des mamelles de la France ; je continue cette figure et je dis : l’élevage des bestiaux est un des vaisseaux qui apportent à cet organe la plus grande somme de substance nutritive. Aussi la République, le gouvernement de tous, encourage-t-elle par tous les moyens cette industrie destinée, non plus comme autrefois à faire les affaires de quelques grands propriétaires et à nourrir seulement les privilégiés de la fortune, mais à amener le bien-être chez les petits éleveurs et à alimenter les masses. Le peuple a compris aujourd’hui que manger de la viande n’est pas un luxe, mais une nécessité ; qu’en le faisant, il