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procès-verbaux

offrant de graves inconvénients, M. le Président propose d’établir le concours départemental à Yssingeaux en 1884 et au Puy en 1883. L’Assemblée adhère à cette proposition.

M. Langlois présente des échantillons de soja, plante fourragère et légumineuse dont un semis de 35 grammes de graines fait à Saint-Marcel lui a fourni 800 grammes de graines qu’il met à la disposition des membres désireux d’essayer la culture de cette plante, consommée comme le haricot et le pois, et qui sert surtout à l’état de fourrages et de graines à la nourriture du bétail, de la volaille, etc.

À propos de la maladie des pommes de terre, qui a fait partout de grands ravages et compromis la récolte de ces tubercules, le Journal de l’Agriculture de M. Barral (no du 9 septembre 1882) préconise un moyen de combattre ce fléau. Il est dû à un agriculteur danois, M. Jensen. On sait que la maladie des pommes de terrés est attribuée à un cryptogame, le Botrylis infestans, désigné par les naturalistes sous le nom de Peronospora infestans. Sous l’influence des pluies de juillet et d’août les spores apportées par le vent sur les feuilles de la pomme de terre s’y développent et fructifient en formant des tâches noires et amènent la décomposition des feuilles. Bientôt les tubercules sont attaqués. M. Jensen, pour se rendre compte de quelle façon le mal se propage de la tige à la racine de la plante, est arrivé, par une étude approfondie de la question, à cette conclusion, c’est que les spores provenant des cryptogames des feuilles, tombent sur le sol et sont entraînées par l’eau qui traverse celui-ci jusqu’aux tubercules où elles se développent à nouveau en infestant ces tubercules.

Dans des expériences faites à Copenhague, M. Jensen a constaté que la proportion de tubercules malades était beaucoup plus considérable près de la superficie qu’à une plus grande profondeur ; que les tubercules malades sont le plus souvent ceux qui sont le plus rapprochés de la tige et qu’il est permis de conclure que la propagation de la maladie aux tubercules vient du dehors. Mais jusqu’à quel point le sol possède-t-il la faculté de se laisser traverser par les spores ? M. Jensen a fait à cet égard des expériences très curieuses. En filtrant sur un entonnoir contenant de la terre, de l’eau renfermant des spores de Botrylis, en examinant l’eau qui sort au bas de l’entonnoir, il peut constater le nombre moyen de spores qu’elle contient après la filtration. Il a trouvé ainsi, avec une terre argileuse, que la couche de terre étant épaisse de 0 m. 04, il ne reste, après filtration, que 5,8 pour cent de spores que l’eau contenait primitivement sur une couche de 0 m. 10 il ne passe plus que 1 pour cent de spores. Avec du gros sable de