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vérification clinique des médicaments

réactions qui permettent de les reconnaître par une voie différente.

Le procédé opératoire que j’emploie est extrêmement simple. Je prends une spatule de trousse, je charge une de ses extrémités d’une parcelle de la substance à essayer et je porte cette extrémité, ainsi chargée, au bord ou au centre même de la flamme, selon la nature de la substance à analyser.

La flamme de la bougie peut renseigner le médecin de quatre façons différentes : 1o par la couleur que prennent ses bords, pendant la combustion du médicament essayé ; 2o par l’odeur qui se dégage ; 3o par l’aspect que revêt, sous l’influence de la chaleur, le corps en expérience ; 4o enfin, par certains phénomènes divers qui se produisent quelquefois et sont propres à certaines substances.

A. Coloration des bords de la flamme. — Un grand nombre de substances médicamenteuses jouissent, comme on sait, de la propriété de colorer les bords de la flamme (ce que les chimistes appellent la flamme extérieure ou d’oxydation) d’une manière particulière et plus ou moins intense.

Qu’on présente, à la flamme d’une bougie, une parcelle d’un sel de soude quelconque, un milligramme, par exemple, d’arséniate de soude ou de borax, une miette à peine appréciable de sulfate de soude ou de salicylate et l’on voit immédiatement la flamme s’entourer d’une belle auréole jaune très persistante.

Qu’à la place d’un sel de soude, on mette un sel de potasse, tel qu’un grain d’iodure ou de bromure de potassium, un atome de salpêtre, une goutte de la solution officinale de silicate de potasse et, à l’auréole jaune des sels de soude, l’on voit succéder brusquement une auréole violette.

Une foule de corps, journellement employés en médecine, teignent la flamme en vert : je citerai : l’hydrate de chloral, le chloroforme, l’acide borique, le chlorhydrate d’ammoniaque, les phosphates et les hypophosphites, le bromure de camphre, le chlorure d’antimoine etc., etc.

Quelques principes médicamenteux colorent en bleu : exem-